top of page

Gestion des émotions - La blessure d'abandon

  • Photo du rédacteur: Laure Daroux
    Laure Daroux
  • 20 août 2023
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 mai 2024

Comme les autres blessures psychologiques, la blessure d’abandon trouve son origine dans nos expériences relationnelles passées.


  • Mise en place :


Présente dès la naissance, elle naît d' un ressenti vécu dans la première année de vie.

Elle commence à s'éveiller suite à l'absence du parent du sexe opposé (ou toute autre personne, du sexe opposé, qui prend soin de nous), qui a provoqué un sentiment d'insécurité, ou bien un attachement qui n'a pu se faire convenablement (ex : enfant prématuré, hospitalisation...).


Lorsque l'enfant est seul, surgit cette angoisse d’abandon car il sait instinctivement ne pouvoir survivre sans la personne qui prend soin de lui.

Or pour se construire et se développer sereinement, l'enfant a besoin de contact humain, tant sur le plan psychique, qu'émotionnel.

Lorsque le parent revient, l'enfant s'apaise.

Et peu à peu, il commence à comprendre qu'il n'y a pas de danger.

Il peut ainsi grandir et s'autonomiser physiquement et psychiquement.


Lorsque la phase d'intégration de "l'absence-du-parent-comme-non-dangereuse" n'est pas correctement faite, la peur de l'abandon s'inscrit comme une blessure émotionnelle et psychique profonde. Celle-ci sera ensuite activée tout au long de la vie par les expériences futures qui nourrissent le sentiment d'insécurité émotionnelle et psychique (mini traumatismes, séparation, frustrations, deuils, divorce des parents, maltraitance, négligence, violences..).


  • Les croyances qui sous tendent cette blessure :


- nous pensons ne pouvoir être aimé/e par une personne du sexe opposé uniquement si elle nous porte beaucoup d'attention, veut tout le temps être avec nous, nous soutient en permanence...Et nous recherchons sans cesse son attention.

- nous confondons "aimé véritablement" et plaire et utilisons les comportements de séduction à mauvais escient.


Dans les relations affectives, les comportements induits sont alors excessifs.

👉 la demande d'amour est immense et les attentes démesurées.

Les répercussions de ces croyances et de cette vison de la relation à l'autre impactent alors fortement le futur couple.


En découle des comportements caractéristiques comme la création de toutes sortes de stratagèmes pour obtenir de l'attention et du soutien.


Cette blessure se manifeste alors essentiellement par une mauvaise estime de soi, et un sentiment de ne pas être à la hauteur.

En effet, le peur de l'abandon est reliée au fait que nous pensons que nous ne méritons pas autre chose* (!).

Il y a altération du sentiment de sa propre valeur :

"Si j'avais de la valeur, on ne m'abandonnerait pas".


  • Les caractéristiques :


reflètent un état psychologique et émotionnel d'insécurité ayant des conséquences sur la vie relationnelle, mais aussi sur le rapport à soi-même.


- la peur de l'abandon

- le manque de confiance en soi

- la dépendance affective et un attachement excessif à l'autre

- la position de victime

- la plainte

- la jalousie maladive et excessive

- la difficulté à s'engager dans la relation

- la tendance à rester dans des relations toxiques ou malsaines*

- le besoin de plaire


La peur de ne pas être aimé/e et accepté/e crée une instabilité émotionnelle et affective.


ree

Les besoins :


- d'être rassuré(e)

- de reconnaissance

- d'être apprécié(e)

- de soutien

- de se sentir important/e

- de recevoir de l'amour/amitié



  • Les conséquences sur le rapport aux autres et à soi-même :


Lorsque la blessure est activée : apparait le masque qui accompagne cette peur

= le dépendant.


L'immense vide affectif à combler est sans fond.

La personne recherche donc l'amour absolu* dans ses relations affectives (*= sans limites, qui ne comporte aucune restriction ni réserve).


La solitude est par conséquent fréquemment redoutée, car le manque d'amour que la personne ne peut s'apporter prend une place importante dans la relation à soi et à l'autre.

En même temps, l'autre est testé dans sa disponibilité et ses marques d'amour.

La moindre erreur donne lieu à des explosions émotionnelles, car l'autre n'est pas à la hauteur de nos attentes (qui sont n'oublions pas : démesurées....peut-il l'être?).


Face à notre très grande réactivité, les comportements qui ne rassurent pas sur l'amour inconditionnel et absolu des proches, peuvent déclencher chez nous de la colère et de l'agressivité disproportionnées. On rejette par peur d'être rejeté.


En même temps, ce masque de protection peut donner l'impression que nous allons bien. Mais en réalité nous sommes très vulnérables et avons constamment peur d'être abandonné/e.

ree


En nous montrant indépendant(e), fort(e), nous pensons faire des choses pour nous-même...Mais nous nous mentons à nous-même. Le risque est de s'y perdre et de dépasser ses limites, de nier sa peur d'être abandonné, et rester dans la souffrance.





  • Et si nous guérissions?


Voici quelques pistes à explorer :

- apprendre à mieux se connaitre et à gérer ses émotions

- apprendre la confiance en soi et l'estime de soi

- bien utiliser la colère (à quoi sert la colère?)

- identifier ce qui nous fait du bien et faire des activités dans ce sens

- prendre conscience de sa responsabilité émotionnelle (qu'est-ce qui déclenche mon émotion?)

- se faire accompagner (thérapies brèves-relation d'aide...) et soutenir (famille, amis...)

- développer son autonomie affective, apprendre à aimer la solitude

- faire la liste de ce que je suis capable de faire seul/e, se féliciter lorsque l'on réussit

- vivre des situations où je me sens abandonné/e


"Mon conjoint fait quelque chose sans moi",

voir que ce n'est pas vrai : il/elle ne m'abandonne pas lorsqu'il/elle n'est pas avec moi.

Il/elle n'est pas là, non dans le but de m'abandonner, mais parce qu'il/elle a d'autres obligations, envies, activités, préoccupations, passions...


ree

Si vous souffrez de la blessure d'abandon, il est important qu'elle ne contrôle pas votre vie, et de travailler sur vous-même pour en guérir.



L'objectif est de revenir encore une fois à la réalité.

Voir la réalité de ce que je suis, voir que mes croyances sont fausses, voir que je me dévalorise, voir que la vision que j'ai de moi-même est réductrice.


Alors, comment faire?


👇 La solution vient de l'auto-observation 👇


- Faire la liste objective de mes qualités et capacités en regardant ce que j'ai déjà réalisé dans ma vie : Dans les succès 👉 identifier ce qui en moi a permis d'y parvenir.

Dans les échecs 👉 identifier ce que j'ai découvert sur moi, et comment m'en servir la prochaine fois.Identifier les limites auxquelles j'ai été confrontées, pour savoir comment soit les dépasser, soit les contourner, soit en tenir compte dans mes choix.


Peu à peu, je développe une capacité à me voir tel/le que je suis, avec bien plus de lucidité et de justesse.

Et surtout : indépendamment du regard d'autrui!

Ce qui m'aide à identifier mes forces, mes faiblesses, mes valeurs.

Je suis alors plus fort/e, REELLEMENT, sans avoir totalement besoin du soutien des autres.


Identifier les besoins* sous-jacents à la blessure (*voir plus haut)


Petit exercice pour y voir plus clair :

- je liste quelles sont mes croyances sur moi-même? Comment je pense que je suis vraiment?

Ai-je de la valeur? Est ce que je pense que je dois en faire toujours plus pour être aimé/e? Ou " ce que je fais n'est pas suffisant "...

- quel est mon dialogue intérieur lorsque la blessure est activée (que me raconte le mental ? ) ?

- est ce que je demande souvent l'appréciation des autres?

Est-ce que je parle souvent de l'appréciation que les autres ont de moi?

- est ce que je me dévalorise souvent et en quels termes?


Tu es en voie de guérison lorsque tu parviens à être bien, même en étant seul/e, et que tu recherches moins d'attention. Et aussi lorsque tu vois que tu as de plus en plus envie de suivre tes propres projets; et même si tu ne reçois pas de soutien ou d'attention, tu parviens à continuer.


  • Gestion des émotions :


La voie de guérison de la blessure passe alors par l'observation et l'analyse.

L'émotion apparait en premier lieu, mais ce que nous ne voyons pas, c'est le discours du mental qui l'a déclenchée.

Ce discours né d'un besoin.

Un besoin caché derrière l'émotion.

Le trouver permet de mieux nous comprendre : qui nous sommes et ce que nous valons.

C'est le besoin à satisfaire pour sortir de la blessure.


Trouver le besoin à satisfaire permet de revenir à la réalité, d'apaiser le mental et de sortir de l'émotion négative qui détruit, pour aller vers une véritable émotion de vie.


Bien souvent, nous avons tendance à confondre le besoin non satisfait (la raison profonde qui a fait naitre ou monter l'émotion) et l'évènement de départ.

L'analyse permet de ne pas confondre le besoin à satisfaire et l'élément déclencheur.


  • Mise en situation (Lise Bourbeau) 👇


ree

A très vite, chaleureusement Laure


Commentaires


© 2022 par Laure Daroux

bottom of page